1) Le témoignage commence sous l'hiver sibérien
Moins cinquante au soleil, qu'on n'voit d'ailleurs qu'rarement
Tassés dans un clapier pour une vingtaine de mecs
Suffoquent, et agonisent, une bonne centaine de Zeks,
Allongés sur leurs fétides planches pourries
Sous la dure, permanente, lumière électrique
Beaucoup succombent ainsi, leur volonté brisée
Ils finissent dans la fosse, comme de simples déchets
2) Le mobilier dévoile, de cette étrange structure,
L'organisation, peut-être, voire même la culture
Des lits superposés, trois niveaux de misères
Les moins mal installés, en haut au frais, à l'air,
Ceux-là qui sont aux autres, les garants de l'Enfer
Des Droits Communs brutaux, supplice supplémentaire
Ils trompent, rackettent ou violent, les autres ils désespèrent
Eux seuls sont ceux qu'un jour les tyrans exonèrent
3) Sur les planches inférieures, il y a les activistes
Qui parfois pour un rien, une pensée altruiste
Se retrouvent propulsés sans procès inutile
Vers l'immense Archipel, aux si funestes îles
Où les attendent souffrances et moult épuisement
Humiliations, fatigue, abandon et néant
Mais même ceux-là de tous ne sont les pires lotis
Ils rentreront peut-être dans quelques décennies
4) L'Article 58 avait prévu le cas
D'innocentes relations que, pour "passer par là",
On accuse de la plus vile complicité
Qu'ad vitam eternam, on envoie au secret
De peur qu'ils ne vengeassent leurs proches déportés
Qu'ils aient de la rancune pour l'état policier
Le Petit Père Des Peuples préfère les voir périr
Ceux-là jamais on ne les laissera sortir
R) Et toi pauvre Antifa
Casseur de Svastikas
Ton marteau ta faucille
Fièrement tu brandis
Hurlant contre les camps de concentration
Et de justice sociale, te voulant parangon
Tu ignores qu'c'est Lénine, ton mentor, ton héros
Qui méticuleusement créa ces abominations