1) Foin de tout ce tumulte métropolitain
Ses horaires, horreurs !, et son ôdieux train-train,
Nous voici réfugiés l'trop court temps d'ces vacances
Dans cette belle région où bât l'coeur de la France.
Dans cet écrin vert-jaune de prés et de bocages
Paissent tranquillement d'heureuses bêtes d'élevage.
Réglée comme une horloge, cette nature nous soulage
Et nous y retrouver enfin nous désencage.
2) Cette généreuse saison, de soleil nous abreuve
Loin de l'helvète Stratus s'effacent nos épreuves
Dans ce calme parfait nous ne nous démenons
Nonchalants nous revivons loin de tous nos démons
Au petit matin frais, sur l'escalier de marbre,
Nous prenons le café assis face à notre arbre
Qui malgré tout le lierre, respire encore la vie
Une musique en émane, des chants, un gazouillis
3) La nuit est impartiale, de lampadaires il n'y a :
Des lucioles apparaissent, une chauve-souris tournoie,
Venus pointe la première, suivie de Jupiter
Petite est notre Terre, mais qu'on y est pépères
Les chattes entre deux sommes nous demandent à sortir
Pour mordiller de l'herbe ou léchouiller des pierres
Nos pendules ralentissent, et nous vivons en liesse
Dans ce monde à notre échelle ou plus rien ne nous presse
4) D'étés caniculaires en hivers quasi-glaciaires
Se succèdent les époques sans que l'on désespère
Trop chaud ? Jouissons à l'ombre d'un petit Aligoté
Trop froid ? Un Passetoutgrain devant une bonne flambée
Les occupants des prés, paisibles herbivores,
Apparaissent comme des perles brodées sur un velour
Ils croissent, se multiplient, ici s'épanouissent,
Ce lieu béni de Dieu est là pour que l'on en jouisse