1) Autoproclamé fin gourmet Appréciateur de toute bonne chère J'avais décidé de m'essayer À un franchouillard savoir-faire Non ce ne sont pas les escargots Ni les cuissettes de grenouilles Mais la fierté de nobles et prolos Celle-la même qui soulève les foules R1) Avoir les crocs, casser la graine C'est bien dans l'ordre des choses Mais si pour vivre il faut manger Rien ne nous impose que ça soit morose 2) Je ne veux pas faire de cochonneries Foin de merguez, de salamis De chorizos ou de Francfort Qui insultent le goût du terroir Je veux des diots, des Montbéliard Des Jésus, gendarmes : du lard ! Contre la malbouffe de pauvres hères Il y a la tradition charcutière R2) Fi de la jaffe préfabriquée imputrescible, empoisonnée Son emballage de plastique Ne présage souvent que de coliques 3) Alors je me pointe chez mon boucher Histoire de remplir mon panier De poitrine, épaule, gras et boyau Qu'au hâchoir je rendrai bien beaux à l'exception de l'intestin Dont on aura besoin plus loin Il faut d'abord tout débiter Qu'on ait un joli tas de dés R3) Car l'art d'accommoder les viandes Ne saurait omettre la saucisse Ô spécialité Gourmande Que toujours nos palais ravisses ! 4) Premier essai, ma farce est prête Passons alors au vrai boulot Que l'emboût sur le hâchoir on mette Afin de le vêtir du boyau Premier souci, mon artisan S'est fourvoyé dans le diamètre Et mon emboût est bien trop grand Pour que l'intestin je lui mette R4) Car Cuisiner est un vrai art Sans miracle il faut être patient Chez les Grandes Toques pas de hasard Le génie nait de l'acharnement 5) Enfin mes emboûts je reçois Et sans attendre me prépare À reprendre mon oeuvre sans faux pas Et ressors donc mon beau hâchoir Mais v'lan! alors qu'au plan de travail Je serre la vis de son étau Son pied pourtant de métal Se casse net, que c'est ballot !? R5) Ne nous laissons donc pas abattre Comme Cendrillon par sa marâtre Comme je le disais précédemment Aux fourneaux point de trépignements ! 6) La dernière fois se fait sans secousses J'ai le hâchoir, tout est en place D'une main je tourne, de l'autre je pousse Pendant 3 heures je passe ma farce Au terme de cette séance de sport Mon bras engourdi pendeloque La vue du fruit de mon effort Ne me fait regretter mes cloques R1) Avoir les crocs, casser la graine C'est bien ancré dans l'ordre des choses Mais si pour vivre il faut manger Rien ne nous impose que ça soit morose 7) Je ne voulais pas faire de cochonneries Foin de merguez, de salamis De chorizos ou de Francfort Qui insultent le goût du terroir Je voulais des diots, des Montbéliard Des Jésus, gendarmes : du lard ! Contre la malbouffe de pauvres hères Y a QUE la tradition charcutière R2) Fi de la jaffe préfabriquée imputrescible, empoisonnée Son emballage de plastique Ne présage souvent que de coliques! |