1) Nos parents sont absents, tu m'adresses un sourire
Du moins c'est ce que je crois, mais plus pour très longtemps
Une avalanche de poings, sous tes éclats de rire
Me rabat mon caquet, c'que c'est qu'd'être insouciant
On n'a pas tous la chance d'être le petit dernier
Le fond du panier d'crabes, proie de tous les satyres
J'ai eu ce privilège, mon grand frère s'est prêté
Au rôle qui consistait à me faire martyr
2) Longtemps je développais un réflexe de crainte
Dont profitaient les brutes se croyant braves et forts
Et découvrant en outre qu'on ignorait mes plaintes
Je me résignais aux coups, et rêvait d'être mort
Mais le temps fit son affaire, la douleur s'estompa
J'encaissais de plus en plus, et ne m'inquiétais plus
Cette attitude elle-même, écartait les pervers
Sans grêle pour m'accabler, enfin serein je fus
R) Mithridatise-moi
Tyranise-moi comme Nietzche disait
Mithridatise-moi
C'la n'me tuera, bien au contraire
Mithridatise-moi
Tu me fais mal et tu en jouirais
Mithridatise-moi
Si de la peur encore tu m'infligeais
3) Maintenant devenu adulte, me voici loin, casé
De ce passé révolu, il ne revient parfois
Que des moments de conflits, où de violentes pensées
Mais je garde le calme, d'nouveaux réflexes m'y aident
Mon corps en mûrissant développe ses propres plaies
Certes je décatis et m'étiole physiquement
Mais je m'en accommode, et ne peux que faire avec
Alors quitte à souffrir, vivons heureusement
4) Bientôt j'appréhenderai la seconde moitié
Celle qui annonce la fin du labeur pour autrui
Je ne tolère plus de quiconque l'abus d'autorité
Sans crainte de coup bas, j'tourne les talons sans fuir
Je n'aime pas les bullies, surtout les bien-pensants
Ceux qui détruisent des villes aux noms de douteuses victimes
Qui nous reprochent de ne pas être compatissants,
Nous veulent à leur image, arrogants cyclothymes