C1) Quand tu promènes ton altruisme sans penser à le tenir en laisse
Parfois tu tombes sur un traquenard, le genre où les ennuis ne cessent
Le péril est humanoïde et d'un aspect bien chaleureux
Te jaugeant de ses mirettes, il attend qu'tu y poses les yeux
P1) Boite de Pandore, il te décode, se pourléchant d'un tel menu
Tu aurais pu être impoli mais c'est trop tard: tu as mordu
Et quand, candide, il vient vers toi pour t'assener le coup de grâce
Tu sais que tu es prisonnier, à sa merci, quoi que tu fasses
C2) Et telle Eve face au serpent, tu l'écoutes il te manipule
Il s'invite dans ton subconscient et là vaincu, tu capitules
Tes défenses se sont muées en la présente tour d'ivoire
Tu refuses de reconnaitre le fait qu'tu t'es bien fait avoir
P2) Dès lors commence l'occupation, d'abord sous des airs forts civils
En l'échange de quasi-riens et de symboliques vétilles
Tu joues son jeu, surenchéris, à chaque fois plus tu engages
Et peu à peu de ce manège s'inquiète alors ton entourage
R) "Nein Schwein!" Contre sangsues et parasites
"Nein Schwein!" Point d'Baygon vert ou d'antimites
"Nein Schwein!" Sois vigilant quant à leur jeu
"Nein Schwein!" Et surtout ferme et pas qu'un peu
C3) pour un "Oui" plutôt qu'un "Nein", tu n'peux plus que constater
Cette ascension si fulgurante dans le cercle de tes amitiés
De ce cancer, ami parfait, qui t'éclipse chaque jour davantage
Et au début, tu joues le jeu, comme un gogo, conquis, trop sage
P3) Ainsi au fil des semaines, tu sens que tes amis te négligent
Et moins t'invitent, te sollicitent, au profit du nouveau prodige
Qui peu à peu prend le contrôle et lance des initiatives
Te prévenant tard, pour des corvées, mais tu ravales tes invectives
C4) Tu gagnes une réputation de trouble-fête, de gâcheur
D'jamais content, fardeau, boulet, aussi bienvenu qu'un démarcheur
Et tu te retrouves à l'écart, si activement tu ne te signales
Mais dans ta tête, ce n'est pas clair, quelle est la cause de ce mal ?
P4) Regarde pourtant ce qu'il se passe, qui va voir qui, à quelle fréquence ?
Comment s'engagent les rouages de ton réseau de connaissances ?
Peut-être ta personnalité par ce lascar bien trop honnête
S'est quelque peu faite supplanter, à en devenir obsolète ?
C5) Un jour en petit comité, tu te retrouves confronté
À tes dernières fortes attaches qui te demandent de t'expliquer
Sur ce qu'ils considèrent les symptômes d'une dépression
Ce n'est pas drôle venant de ceux qui furent naguère des compagnons
P5) Un autre jour tu vois machin qui te dit qu'il parait q'tu n'vas pas bien
Et soudain dans son ton tu lis qu'c'est lui c'problème qui est le tien
Il t'a scanné ta façon de faire, tes forces et surtout tes faiblesses
Pour te dépasser t'basculer de l'allégresse dans la détresse
C6) Mais rassure-toi tu n'es pas le seul à te retrouver évincé
Ton cercle d'amis autrefois si fécond et basé sur la loyauté
A fini par s'désintégrer au terme d'une folle zizanie
Où pas un seul jamais ne comprit qui était la cause de cette folie
P6) Des liens brisés tu reconstruis, mais en l'absence de confiance
Tu n'espères plus vraiment d'sommet, à moins peut-être d'un coup de chance ?
Un bel effort, une grande épreuve et chacun peut refaire ses preuves
Pour dans un bel élan commun, de l'amitié revivre le fleuve